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Articles

Affichage des articles du août, 2017

Eddy Senay : hot funky guitar

Bien souvent, lorsqu'on parle de grands guitaristes, on oublie de nombreux grands noms au sein du funk, en favorisant d'autres genres plus exhibitionnistes. Eddy Senay, parmi tant d'autres, est l'un de ces héros du rythme qui nous ont fait danser au son d'une guitare incendiaire. Il a sorti deux disques dans les années 1970 et prévoit de venir en Europe pour jouer ses thèmes. Ses deux disques ont été réédités en 2006 par Vampisoul.  - Racontez-nous un peu vos débuts : - Je suis né à Lanette, en Alabama. À l'âge de cinq ans, j'ai récupéré les casseroles et les poêles de la cuisine de ma grand-mère, qui m'élevait. Je me suis rendu à l'arrière de la maison avec deux grandes cuillers Chili en métal, et j'ai commencé à frapper les casseroles et les poêles comme s'il s'agissait d'une batterie. Après quelques heures je me suis arrêté, et je me suis rendu compte que j'avais fait des trous dans les casseroles de ma grand-mère. Quand e

Rare Grooves: Mustafa Özkent Ve Orkestrase

Si une fois ou l’autre vous atterrissez dans un programme du genre Big Brother ou si, dans un cas plus hypothétique, vous avez la chance de participer au titre de Miss Espagne et qu'on vous demande ce que vous savez de la Turquie, j’ai ici d'autres propositions de réponse : a) ce sont les inventeurs du kebab (bien qu'ils se disputent cet honneur douteux avec les Allemands ; b) ils ont fait un Star Wars turc ; c) la Cappadoce se trouve là-bas ; d) il y a une église célèbre appelée Sainte-Sophie. Outre ces réussites, la Turquie peut aussi se vanter d’être la patrie de Gençlik Ile Elele , œuvre de Mustafa Özken t, et des disques les plus originaux du funk des années 1970, sauvés grâce au travail archéologique du label Finders Keepers Records d’ Andy Votel.   Le disque, sorti en 1973, et dont la couverture simiesque promet du Blues 'n' Jazz, du Rythm n' Soul, du Rock 'n' Pop et du Folc, vous propose généreusement du funk sur une base de folklore turc. Enr

Martin Stephenson and The Daintees : cap sur la Bolivie

En 2005, j’ai vu jouer pour la première et seule fois Martin Stephenson au Komedia, à Brighton. Comme l'on peut le deviner grâce à son nom, au Komedia, on organise également des spectacles comiques en plus des concerts. La salle s’est convertie en l’une des salles les plus spécialisées dans les deux styles depuis sa fondation en 1994. La comédie a toujours occupé une place importante au Royaume-Uni. Ainsi, certains de mes amis anglais me commentaient que pour vivre en Angleterre, il fallait être doté d’un grand sens de l’humour. Martin est musicien par vocation et comédien par affinité. C’est pour cela qu'il fait mille blagues avant chaque chanson. Mais bon, son célèbre passe-temps, boire, contribue également à sa bonne humeur sur scène. Le Komedia était le lieu idéal pour sa tournée en solo de 2005. Pendant son concert, les blagues sont parfois bonnes. En revanche, les chansons sont toujours extraordinaires. Son sourire, pendant « Cocodrile tears » n'a pas de prix. Qu

Biotech : la passion pour la techno

Biotech, producteur originaire de Ceuta de techno, fier de ses vingt ans d’expérience dans le difficile art de faire danser les gens, nous raconte son évolution en tant que musicien dans une interview dans laquelle sa grande passion pour le célèbre genre né à Detroit se ressent. Si vous souhaitez accompagner votre lecture avec sa musique, voici son soundcloud :  https://soundcloud.com/warningbros - Depuis que je vous connais, on vous associe à la techno. Comment cette musique est-elle arrivée à vous ? D'autant plus que Ceuta est une ville très isolée. - Mon premier contact avec cette musique a eu lieu lors de fêtes privées qu'organisait un groupe de personnes dans un local. À cette époque (1995-1996), pendant ces fêtes, on écoutait surtout du hard-trance et de l’acid-techno. Ensuite, j'ai commencé à fréquenter des discothèques et à me rendre à des festivals en Andalousie. Depuis le début, les sons les plus obscurs et les plus contondants sont ceux qui m'ont

The Pretty Things : rencontre avec Dick Taylor

Dick Taylor, guitariste mythique des Pretty Things , a également l’honneur d'avoir été le premier bassiste des Rolling Stones et membre d’un autre groupe culte, les Mekons . Maître de la six cordes capable de passer du blues à la musique psychédélique, il a joué à Madrid en novembre avec les Pretty Things , dans la salle mythique El Sol. - Commençons par la question typique sur les Rolling Stones : quand vous avez connu Mick Jagger et Keith Richards, avez-vous pensé que le groupe deviendrait aussi célèbre ? - Je n’ai certainement jamais anticipé la « domination mondiale » des Rolling , mais je savais que Mick avait quelque chose de spécial. Ma mère et ma sœur ont toutes deux trouvé que sa façon de chanter et de danser était assez extraordinaire, quand elles se penchaient par la porte quand on répétait chez moi. - Beaucoup de choses ont été écrites sur Brian Jones, on lui a même dédié un film. Quels sont vos souvenirs de lui ? - Je me rappelle tout particulièrement son se

GG Quintanilla : de la pop sans ornements (ni délits)

GG Quintanilla, chanteur et musicien qui avec Ornamento y Delito a récolté de très bonnes critiques et est apprécié du public, a également publié une douzaine de disques en solitaire. Aujourd’hui, il nous parle de ses derniers disques, de ses goûts et aussi du livre dont le groupe tire son nom, dans une interview longue, mais intéressante.  Vous pouvez écouter ses disques ici : https://ggquintanilla1.bandcamp.com/ Vous pouvez acheter ses deux derniers disques ici : http://www.novak.es/ - Quand je vois votre nom, je pense toujours à GG Allin, c’est automatique. Avez-vous déjà porté un quelconque intérêt à ce personnage ? - Non, pour dire la vérité. Ce sont seulement les initiales de mon nom et de mon premier nom de famille (Garikoitz Gamarra), associées à mon deuxième nom de famille (Quintanilla). À l’époque, ça me semblait amusant, surtout parce que je vivais au Pays Basque. - Vous avez publié cette année La Reconstrucción , cinq ans après Iberona .  Après une première écout

Mes reprises préférées : Tainted Love

Lorsque j'étais au lycée, une amie à moi, fan de Marilyn Manson , m'a prêté un jour plusieurs CD afin que je puisse les graver. Parmi lesdits disques, Not Another Teen Movie , où j'écoutais pour la première fois « Tainted Love ». Ma culture musicale de l'époque n'étant pas ce qu'elle est aujourd'hui, et ayant eu un accès limité à Internet, je n'ai su que plus tard qu'il s'agissait d'une reprise de Soft Cell qui l'avaient eux-mêmes reprise du répertoire d' Ed Cobb , des Four Preps . En outre, je considérais la radio comme commerciale et restait dans mon cercle de l'ignorance pendant quelque temps. J'étais dans une période sombre de ma vie, du moins, autant que peut l'être celle d'une adolescente mal dans sa peau. Je m'habillais en noir, je me maquillais en noir, je me peignais les ongles en noir... tout ça pour le plus grand bonheur de mes parents, bien entendu. Lorsque j'ai écouté « Tainted Love », j'

Chronique du Club to club 2016

Cinquième année que j'assiste au Club to Club et cette édition est, sans aucun doute, l'une des meilleures quant aux prestations et à l'amélioration légère du son. Cependant, elle a encore et toujours été tachée de problèmes d'organisation qui ne devraient pas exister dans un festival dont l'objectif est si élevé. Selon les responsables de l'organisation de l'événement, 45 000 personnes ont participé au festival sur cinq jours. Voici nos impressions sur les concerts du week-end : Le vendredi, nous avons tout d'abord assisté au concert d' Anna Von Hausswolff dans la salle principale, avec 25 minutes de retard (le festival a ouvert ses portes vingt minutes plus tard que prévu). Lors de ce concert très court, d'à peine une demi-heure, Anna nous a fait vibrer au son de « Come wonder with ». S a prestation pleine d’énergie, s'est éloignée des registres Katebushiens que nous lui connaissions dans son disque précédent. Présentant un son beaucou

Bologna Violenta : du grindcore accompagné de violons

Leur musique n’est pas adaptée à tous, mais les Bologna Violenta (dont le nom provient des films « poliziotteschi » italiens des années 1970, comme « Milano Violenta » ou « Napoli Violenta ») sont, avec Zu , Fuzz Orchestra et Father Murphy , l'un des groupes de musique extrême les plus importants de la Botte. Leur musique sonne comme si Napalm Death remplaçait Ennio Morricone en face de son orchestre. Elle est dure, viscérale et frénétique, influencée par le grindcore et l’électronique industrielle. Ils ont été comparés avec Naked City (le projet de John Zorn ) en raison des accélérations typiques du grind et de la thématique cinématographique qu'ils partagent avec les Fantômas de Mike Patton.   Fondé par Nicola Manzan , multi-instrumentaliste diplômé en violon (bien qu’en concert il ait pour habitude de jouer uniquement de la guitare), le groupe vient de publier son cinquième album, Discordia , avec Alessandro Vagnoni à la batterie. Je les ai vus lors de la présentatio