Accéder au contenu principal

The Italian New Wave : spaghetti techno

Parfois, ma mère me parle de ces solistes italiens qu’elle écoutait quand elle était jeune, en ces jours où à la radio, on entendait plus souvent Ti amo que I love you. Dans les années 1980, nous avons eu une autre fournée d’artistes italiens, comme le grand Franco Battiato, Eros Ramazzotti au chant nasal et l'arbre fruitier Mango, entre autres. Plus tard, pendant ma jeunesse, on a dû supporter Laura Pausini avec son "Se fue" et Nek avec son "Laura no está", et autres succès qui n'étaient adaptés aux diabétiques. Aujourd'hui, les Italiens reviennent à la charge avec The Italian New Wave, sans chansons d'amour, mais armés de fiers synthétiseurs.
Je profite que certains aient participé à l’Electrónica en Abril pour passer en revue quelques noms :

Lorenzo Senni : il vient de signer avec WARP, ce qui signifie qu'il passe dans la ligue de la musique électronique. Le chef de Presto!? a été connu au niveau international avec Quantum Jelly, véritable déconstruction de la transe des années 1990, qui fut suivi deux ans plus tard par Superimpositions, au même son répétitif et minimaliste que l'antérieur. Son nouvel EP, Persona, présente une claire évolution vers la piste de danse, tout en gardant la transe comme référence.
Not Waving : Alessio Natalizia mêle musique industrielle, EBM, électro, techno et dark ambient, créant ainsi un résultat unique. Il enregistre dans la même maison de disques que l'omniprésent Powell, Diagonal, et a sorti un disque appelé Animal tout comme une compilation intéressante Mutazione. Cette dernière est centrée sur la nouvelle vague (celle des années 1980) italienne, celle d'artistes comme Die Form ou Kirlian Camera, que j'ai déjà mentionnés.
Ninos do Brasil : ce sont les plus célèbres du lot. Batucada et confettis remplissent les concerts du duo qui travaille avec DFA et Hospital Productions (le label de Prurient). Leur chanson la plus célèbre, "Tuppelo", est une démonstration parfaite de leur son. Le groupe formé par le célèbre artiste Nico Vascellari et Niccolo Fortuni a sorti en 2014 Novos Mistérios, parfait mélange de percussions brésiliennes, d'électronique et de psychédélique. Comme un Guincho amoureux de la piste de danse. 
Vaghe Stelle : Daniele Mana, le producteur qui se cache derrière ce nom si poétique, est aussi influencé par la transe ou le grime. Célèbre pour ses concerts hypnotiques, il a sorti son dernier disque Abstract Speed + Sound sous le label Other People (celui de Nicolas Jaar). Il a également créé un projet avec Lorenzo Senni, appelé One Circle, né lors de l'unique édition du Club to Club à Istanbul. 
Shapednoise : c'est le plus obscur. Cet Italien vivant à Berlin s'est rendu célèbre avec une cassette limitée publiée sous le label de Prurient, et est co-fondateur de REPITHC. L'aménagement paysager industriel de "Dream within a dream" ou la pure expérimentation de "The man from another place" sont deux piliers de son second disque, Different selves. Il revient avec un EP réalisé en collaboration avec Roly Porter. 
Bienoise : nous terminerons avec Alberto Ricca, auteur de Meanwhile, tomorrow, disque qui se situe entre la glitch house et la folktronica. Il est également le fondateur de Floating Forest Records.


Le label : Gang of Dukcs. Le collectif de Turin (le noyau du mouvement) a publié Vaghe Stelle, Haf Haf et Dave Saved. Il est aussi célèbre pour ses concerts incendiaires sous le nom de Gang of Ducks Soundsystem.
Le documentaire : avec l'aide de Noisy et avec Powell en invité spécial, nous voyons les protagonistes de cet article lors du Club to Club 2015.
Vous pouvez le voir ici : https://vimeo.com/153893653
Le festival : le Club to Club, qui a lieu à Turin (bien qu'il y ait eu une édition à Milan et à Istanbul) a toujours soutenu cette scène électronique, et il est rare de ne pas voir ces artistes figurant à leurs affiches, toujours intéressantes.  



Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Mes reprises préférées : Tainted Love

Lorsque j'étais au lycée, une amie à moi, fan de Marilyn Manson , m'a prêté un jour plusieurs CD afin que je puisse les graver. Parmi lesdits disques, Not Another Teen Movie , où j'écoutais pour la première fois « Tainted Love ». Ma culture musicale de l'époque n'étant pas ce qu'elle est aujourd'hui, et ayant eu un accès limité à Internet, je n'ai su que plus tard qu'il s'agissait d'une reprise de Soft Cell qui l'avaient eux-mêmes reprise du répertoire d' Ed Cobb , des Four Preps . En outre, je considérais la radio comme commerciale et restait dans mon cercle de l'ignorance pendant quelque temps. J'étais dans une période sombre de ma vie, du moins, autant que peut l'être celle d'une adolescente mal dans sa peau. Je m'habillais en noir, je me maquillais en noir, je me peignais les ongles en noir... tout ça pour le plus grand bonheur de mes parents, bien entendu. Lorsque j'ai écouté « Tainted Love », j'

Carles Benavent : la réinvention de la basse

Cette interview de Carles Benavent a été réalisée en 2010 pour la revue Enlace Funk. Avec Jorge Pardo, Carles Benavent est l’autre grande figure du jazz flamenco. Il a survécu au jazz rock des années 1970, s’est distingué des autres super groupes espagnols des années 1980 et a donné une touche personnelle aux disques de Chick Corea, de Paco de Lucía et de Camarón. Il a également enregistré certains des meilleurs disques d’Espagne. Ce musicien avide de connaissances, adorant jouer en direct, donnera certainement un concert bientôt dans votre ville. Carles Benavent : des émotions à l’état pur.  - Après quelques années passées dans le groupe Máquina!, que nous pourrions définir comme rock progressif, vous avez fait partie de Música Urbana avec Joan Albert Amargós.  - Avec Música Urbana , nous avons sorti deux disques : le premier homonyme en 1976 et le deuxième, appelé Iberia , quelques années plus tard. Ça a été mon master class, comme si j’avais étudié à l’étranger. À cette épo

Interview de Collection d'Arnell-Andréa

Nous avons eu le plaisir d'interviewer Jean-Christophe Arnell, de Collection d'Arnell-Andréa (Pascal Andréa, co-fondateur, a abandonné le groupe après son premier concert, restant seulement présent dans le nom), compositeur principal et pianiste d'un des meilleurs groupes dark français. Forts de leurs 8 disques dans lesquels se perçoit une évolution perpétuelle, ils donneront l'un de leurs peu nombreux concerts ce samedi 28 octobre à Madrid, au Café Berlin. Si vous aimez Dead Can Dance ou Cocteau Twins, voici une grande occasion de les découvrir. - Quelles étaient vos influences au début ? Dead Can Dance ont-ils eu une grande influence sur vous ? Et qu’en est-il de Death in June et de Bauhaus ? Notre principal désir consistait à proposer une musique qui puisse intégrer des instruments électroniques (boites à rythmes et synthétiseurs) et des instruments plus acoustiques comme des percussions ou bien entendu, le violoncelle. Bien sûr, la découverte du premier album d